Le baiser : ses effets et sa place en temps de post confinement.
juin 2, 2021
La philamatologie est la science du baiser, et explore ses fondements biologiques, anatomiques, physiologiques, pour ne citer que ceux-là. Du baiser amical au baiser maternel ou amoureux, du baiser de salutations au baiser papillon ou eskimo, du baiser de Judas au « french kiss », chacun a une place bien précise dans différentes normes sociales à travers le monde. Mais d’où vient cette pratique ?
Bien qu’il y ait diverses théories quant à sa source, certains pensent que le baiser viendrait de nos pratiques ancestrales, plus précisément la becquée, où les mères prémâchaient la nourriture pour leur nourrisson avant de la leur donner en mode bouche à bouche. D’autres pensent que cette pratique est innée et naturelle, aussi observée chez l’espèce animale.
Pouvant symboliser l’affection amicale, ou parentale, ou l’amour entre un couple, le baiser est présent dans les livres sacrés depuis des siècles ; des textes védiques datant du 15eme siècle avant J.-C., jusqu’aux textes bibliques de St Paul « Saluez- vous les uns les autres par un saint baiser».
Quels sont les effets du baiser ? Cette question est utile, car elle révèle que le simple geste du baiser peut impliquer entre 23 et 34 muscles faciaux, 112 muscles posturaux, et peut brûler entre 5 et 26 calories par minutes. De plus, les recherches en neurosciences ont démontré que le baiser provoque toute une série de réactions biochimiques en nous : sécrétion de l’ocytocine, plus communément appelée l’hormone de l’amour, qui va ainsi baisser notre tension artérielle et notre rythme cardiaque. Le baiser aide aussi à réduire le stress, avec la diminution du cortisol, et l’augmentation de la dopamine.
Malheureusement, comme toute chose vient avec le revers de la médaille, le baiser peut aussi être source d’infections. Selon l’American Journal of Medicine, « un certain nombre d’organismes pathologiques peuvent être transmis par le baiser, y compris les virus infectieux des voies respiratoires supérieures, les virus de l’herpès simplex et Epstein-Barr, ainsi que les streptocoques pathogènes, les spirochètes syphilitiques et les bactéries Mycobacterium tuberculosis ».
Rappelons aussi que les baisers ont été déconseillés, voire interdits durant les pandémies. Ainsi, au début du XVIIe siècle, Henri IV interdit la pratique du baiser en France à cause de l’épidémie de la peste. Les baisers sont aussi vivement déconseillés 4 siècles plus tard, soit durant une certaine épidémie de COVID-19…
Où se situent donc les Mauriciens qui ont grandi avec le baiser ancré dans leur culture de salutation et d’expression d’affection et d’amour ? En ces temps de post-COVID, ils doivent se résoudre à exprimer ces sentiments avec les membres de leur maisonnée uniquement et respecter les règles de distanciation sociale. Pourquoi pas une opportunité de resserrer les liens familiaux, en attendant des jours meilleurs…
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