Quand la malbouffe tue plus que le tabac
juillet 21, 2022
Née aux États-Unis, l’un des pays les plus touchés par la consommation de produits ultra-transformés, la Journée mondiale de la malbouffe vient rappeler, chaque année, les dangers d’une nourriture peu saine. En effet, celle-ci serait responsable d’un décès sur cinq, surpassant même le tabac ! Le point avec le Dr Anjuli Gunness, endocrinologue et diabétologue à la Clinique Bon Pasteur.
Que veut-on dire exactement lorsque l’on parle de malbouffe ? « La malbouffe représente une nourriture considérée comme mauvaise ou peu équilibrée. Cela peut faire référence à un excès ou un manque par rapport aux besoins de l’individu, ou encore au fait que la qualité de la nourriture soit déplorable », explique le Dr Gunness. En ligne de mire, les aliments frits ou riches en graisse, en sel ou encore en sucre, qui sont les exemples que l’on retrouve le plus souvent en consultation.
Pour le Dr, il n’y a pas d’équivoque. « Tout ce que nous ingérons a un impact direct sur notre santé. La malbouffe peut donc mener à de nombreux problèmes médicaux », dit-elle. Un régime riche en glucides et en sucre peut, par exemple, mener à une prise de poids importante, parfois même jusqu’à l’obésité. « Or, nous savons aujourd’hui que l’obésité est liée à plus de 200 conditions médicales, telles que des cancers, le diabète ou encore l’apnée du sommeil », poursuit-elle.
Un régime riche en aliments gras ou frits peut, quant à lui, mener à une augmentation du cholestérol et représente un facteur de risque important dans le développement de maladies cardiovasculaires. Une alimentation riche en sel et en produits transformés peut augmenter la tension artérielle et entraîner de nombreux problèmes cardiaques et rénaux, alors qu’une consommation excessive en viande et en produits industriels augmente le risque de développer certains cancers.
« D’autres problèmes, moins connus, sont aussi liés à une mauvaise alimentation car celle-ci peut mener à certaines carences en vitamines et minéraux. Une carence en vitamine B12 peut, par exemple, entraîner une anémie et affecter les terminaisons nerveuses dans les pieds », ajoute le Dr. Si le sucre – additif omniprésent dans nos aliments – est connu pour son effet addictif, d’autres produits sont, quant à eux, victimes du conditionnement social car associés à des moments festifs de célébration.
« Nous devons, par exemple, arrêter de récompenser les gens, et en particulier les enfants, avec des aliments sucrés et redéfinir ce que nous souhaitons associer à ces moments spéciaux et festifs », conseille le Dr. S’il s’agit, pour la plupart, d’un certain conditionnement, il y a aussi tout un phénomène sociétal à prendre en compte. En effet, ces aliments, en plus d’être mauvais pour la santé, sont aussi plus accessibles financièrement, en faisant les produits de choix des ménages un peu moins lotis.
Est-il possible d’avoir une alimentation saine tout en se faisant plaisir une fois le temps ? « Cela dépend de ce que signifie ‘se faire plaisir’. Chez une personne, ce sera se laisser tenter par une orgie alimentaire, chez l’autre par deux biscuits », répond le Dr Gunness. La clé, selon cette dernière, réside avant tout dans la modération, mais aussi dans une bonne éducation diététique, notamment pour les personnes diabétiques chez qui un petit plaisir peut vite se transformer en réel danger. « Je veux avant tout que mes patients aient une relation saine à la nourriture et qu’ils apprennent à manger bien – et pas nécessairement moins –, sans peur, tout en se faisant plaisir. Cela passe au préalable par une éducation diététique », explique le Dr.
Selon l’OMS, la malbouffe présente aujourd’hui des conséquences sanitaires planétaires puisqu’elle tue, chaque année, 11 millions de personnes, alors que le tabac serait responsable de plus de 7 millions de décès et l’hypertension de plus de 9 millions. L’organisation conseille en ce sens d’adopter une alimentation riche en fruits, légumes, légumineuses et céréales et pauvre en sel et en sucre et de privilégier les matières grasses insaturées – que l’on retrouve dans le poisson, l’avocat, les noix, l’huile d’olive, de tournesol ou de colza.
Et ces bonnes habitudes commencent dès le berceau puisque, selon l’organisation, allaiter son enfant aurait de nombreux bénéfices sur le long terme, dont la réduction du risque de surpoids, d’obésité ou encore de maladies non transmissibles de type diabète. Une nutrition optimale, lors de la diversification, permettrait ensuite de cimenter ces acquis en matière de santé. Une motivation supplémentaire pour assurer à son enfant une santé de fer !
Si vous souhaitez faire le pas et adopter un mode de vie plus sain, n’hésitez pas à nous contacter sur le 401 95 00. Nous saurons vous accompagner dans chacune de vos démarches.

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