Santé oculaire : les maladies des yeux les plus courantes
octobre 15, 2021
Présentes à tout âge, les maladies oculaires sont fréquentes et, la plupart du temps, bénignes. Si certaines affections deviennent plus communes avec l’avancée en âge, elles peuvent néanmoins faire leur apparition de manière plus précoce et nécessitent toujours l’intervention d’un ophtalmologue. Retour sur ces troubles avec le Dr Bisneathsing, ophtalmologue à la Clinique Bon Pasteur.
Pour le Dr Bisneathsing, les causes de consultation ophtalmologique sont très diverses, mais certaines affections sont plus récurrentes que d’autres. Les plus courantes, le plus souvent bénignes, sont les suivantes :
• La blépharite est une inflammation des paupières. Elle peut se caractériser par des paupières collées au réveil, des douleurs, une sensation de brûlure ou encore un flou visuel. Après un examen clinique permettant de confirmer le diagnostic, on conseille le plus souvent un traitement simple aux compresses d’eau chaude, un nettoyage des paupières avec un produit stérile et un massage des paupières. Si les symptômes persistent, on passera alors à une pommade antibiotique.
• L’orgelet est une infection qui apparaît à la base des cils. Parfois particulièrement douloureux, il est une cause courante de consultation chez l’ophtalmologue. L’application de compresses d’eau chaude sur l’œil permet, en général, la résorption de l’orgelet en quelques jours. S’il persiste et s’il est accompagné de douleurs et de fièvre, une pommade antibiotique, voire un antibiotique systémique, seront prescrits. Si l’orgelet ne passe toujours pas, il faudra alors recourir à une petite intervention chirurgicale.
• Le chalazion est une sorte de kyste assez commun qui fait son apparition dans l’épaisseur de la paupière. À la différence de l’orgelet, son apparition est graduelle et indolore. Si les compresses d’eau chaude permettent, la plupart du temps, de se débarrasser d’un chalazion, on peut, s’il persiste et devient gênant, envisager l’application d’une pommade antibiotique, voire recourir à une incision pour l’enlever.
• La conjonctivite est l’inflammation de la conjonctive, membrane transparente de l’œil. Il en existe deux types : la conjonctivite de type allergique et la conjonctivite de type infectieuse. La première, due à la floraison des fleurs de canne ou des arbres fruitiers, se traite avec des gouttes de collyre. Elles sont fréquentes chez les enfants asthmatiques et doivent donc être surveillées pour éviter toute complication. La conjonctivite infectieuse, qui apparaît le plus souvent avec le changement de saison, nécessite, la plupart du temps, un traitement antibiotique et antiviral, ainsi que l’administration de gouttes de collyre antiseptique.
• La sécheresse oculaire se manifeste par une sensation de démangeaison et de gêne et est causée par une carence en larmes. Ces dernières, ayant des propriétés antiseptiques importantes, ne protègent ainsi plus l’œil des risques d’infection quotidiens. Pour y remédier, il faut hydrater artificiellement l’œil par le biais de gouttes de collyre et massages.
D’autres affections, plus graves, sont le plus souvent dues à l’âge. C’est le cas des deux maladies suivantes :
• Le glaucome, affection héréditaire liée à une hausse de la tension des yeux, peut mener à la cécité s’il n’est pas pris en charge. Dans sa forme chronique, il peut apparaître de manière graduelle, sans symptômes particuliers, et altérer les fonctions visuelles sans que la personne concernée ne le sache, d’où l’importance, à partir de 40 ans, d’un examen de routine fréquent pour celle-ci, mais aussi pour les membres de sa famille. Dans sa forme aiguë, il s’accompagne de douleurs et réduit très vite le champ visuel de l’individu et doit être traité en urgence. Le traitement implique l’application de gouttes de collyre, puis d’un inhibiteur de l’anhydrase carbonique. Une intervention chirurgicale ou laser peut, par la suite, être effectuée.
• La cataracte résulte de l’opacification du cristallin, qui donne l’impression d’avoir un voile posé devant les yeux. Elle se manifeste par une baisse graduelle de l’acuité visuelle qui peut mener, si elle n’est pas prise en charge, à la cécité. Si l’on peut atténuer les symptômes incommodants en début de maladie en revoyant les lunettes ou les lentilles de la personne, le seul traitement préconisé reste l’intervention chirurgicale pour enlever le cristallin et le remplacer par une lentille synthétique.
Cependant, pour le Dr Bisneathsing, c’est une maladie d’un autre ordre qui pose le plus souvent problème pour ce qui est de la santé oculaire. « Nous avons un très fort taux de diabète à l’île Maurice et cette maladie peut avoir de graves conséquences oculaires. La plupart du temps, c’est de manière graduelle et indolore que les affections oculaires commencent chez les diabétiques », explique-t-il.
En effet, le diabète est un facteur de risque important quant aux maladies oculaires. La plus fréquente est la rétinopathie diabétique, qui touche jusqu’à 50 % des personnes atteintes du diabète de type 2. Cette maladie, qui s’installe silencieusement, résulte d’un taux de sucre élevé qui endommage la rétine, pouvant ainsi mener à une perte progressive de la vue.
Au-delà de ces complications, le diabète est un facteur important dans le développement d’infections à répétition, du type chalazion, blépharite ou encore orgelet. Il favorise aussi les troubles de la réfraction avec, par exemple, l’apparition précoce d’une presbytie, ou encore de troubles visuels tels que la cataracte ou le glaucome. Des troubles qui ne doivent en aucun cas être pris à la légère car ils peuvent, eux aussi, mener à la perte de la vue.
Pour prévenir de telles complications, un dépistage régulier, durant lequel le spécialiste tire une photographie de la rétine pour voir s’il y a des changements dans l’œil, doit être effectué. Si le dépistage est fait de manière régulière et que les troubles sont pris à temps, on opte d’abord pour un traitement préventif en misant sur le contrôle du cholestérol, de la tension du corps et de la glycémie. « En revanche, s’il y a apparition d’un trouble qui peut mener à la cécité du patient, il faut impérativement recourir à la chirurgie ou au laser », explique le Dr Bisneathsing.
S’il n’y a pas de régime particulier pour empêcher le développement de maladies oculaires, le type de vie que l’on mène influerait fortement sur la santé de nos yeux. « Il est conseillé de mener une vie saine, de favoriser un régime alimentaire équilibré et riche en vitamines A, C et B2, de boire beaucoup d’eau et, surtout, de protéger ses yeux au quotidien en portant, par exemple, des lunettes de soleil ou en prenant des pauses régulières, loin des écrans », dit le Dr Bisneathsing.
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