Tout savoir sur le travail et l’accouchement prématurés
mars 24, 2022
Travail et accouchement prématurés : tour d’horizon avec le Dr Nawoor
Selon l’OMS, les naissances prématurées représentent environ 11 % des naissances vivantes dans le monde. Un chiffre non négligeable ! Si le travail prématuré se déclenche de façon plutôt impromptue, existe-t-il des moyens pour le prévenir ? Le tour de la question avec le Dr Nawoor, gynécologue à la Clinique Bon Pasteur et directeur de l’hôpital Nehru à Rose Belle.
Quand parle-t-on de prématurité ?
Il existe trois types de prématurité. On parle de prématurité moyenne lorsque la naissance arrive entre 7 et 8 mois, de grande prématurité lorsqu’elle a lieu entre 6 et 7 mois, et de très grande prématurité lorsque l’enfant arrive avant 28 semaines, soit avant 6 mois de grossesse. Dans certains pays, comme en Angleterre et aux États-Unis, le fœtus est considéré comme viable à partir de 22 semaines, bien qu’il existe un fort taux de mortalité et de morbidité. À Maurice, un enfant est considéré comme viable à partir de 26 semaines.
Comment reconnaître un travail prématuré ?
Les signes peuvent ressembler à ceux d’une grossesse à terme : contractions, écoulement d’un liquide au niveau du vagin, fissure de la poche des eaux, perte du bouchon muqueux, crampes douloureuses au ventre ou encore douleurs sourdes au niveau du dos.
Quelles en sont les causes principales ?
Dans la plupart des cas, le travail prématuré se déclenche sans crier gare et sans raison connue. Il existe néanmoins certaines causes qui doivent être prises en compte car elles peuvent mener à un accouchement prématuré. Certaines causes internes – comme des fibromes utérins, des malformations utérines, une infection ou encore une insuffisance cervicale – ou des causes directement liées à la grossesse – comme un hydramnios, ou excès de liquide amniotique, une surdistension de l’utérus à cause d’une grossesse gémellaire, un placenta praevia ou un hématome rétroplacentaire – peuvent induire un travail prématuré. Certaines affections, comme le diabète sucré ou l’hypertension peuvent aussi peser dans la balance. Enfin, le surmenage, les longs trajets quotidiens ou des traumatismes sont aussi à prendre en compte.
Est-il possible de se préparer à cela ?
Il existe de nombreux facteurs de risque à surveiller. Parmi ceux-ci, on retrouve l’abus de tabac, d’alcool et de drogues, des antécédents d’accouchement prématuré, un laps de temps trop bref entre deux grossesses, des évènements traumatiques ou encore des facteurs socioéconomiques comme la pauvreté ou une mauvaise nutrition. Il nous faut donc identifier les patientes à risque et faire un suivi prénatal rapproché, avec l’apport de conseils et une sensibilisation quant au travail prématuré. Si la patiente présente des signes de travail précoce, il existe de nombreuses choses que l’on peut mettre en place lorsque cela est possible. En plus d’un repos forcé et d’un arrêt de travail, on se concentre sur le traitement des infections s’il y en a, sur un cerclage de l’utérus ou sur l’administration de médicaments tocolytiques ou antispasmodiques.
En quoi les bébés prématurés sont-ils différents des bébés nés à terme ?
Si, la plupart du temps, les bébés prématurés naissent avec tous leurs organes, ceux-ci sont encore immatures. Ils ont parfois les yeux encore fermés, certains doivent être intubés pour pouvoir respirer… Ce que l’on remarque le plus souvent, c’est une extrême sensibilité tactile qui peut être très douloureuse. Cela ne veut pas dire qu’il faut éviter de toucher son bébé prématuré, bien au contraire ! On recommande d’ailleurs fortement à la mère de privilégier le « peau à peau » dès que l’état du bébé le permet. Au-delà de tout cela, le bébé prématuré a besoin de beaucoup de soin, d’amour et de courage pour l’accompagner dans ce combat. On parle ici de combat car il faut être un vrai battant pour pouvoir naître dans des conditions aussi difficiles et passer deux mois, voire trois, dans une unité de soins intensifs !
Pour tout complément d’information, n’hésitez pas à contacter notre service de maternité au 401 95 00.
Articles Liés