L’allaitement, ce trésor de bonnes choses
août 5, 2022
Si les bienfaits de l’allaitement ne sont plus à démontrer, nombreuses sont celles qui se découragent vite. Manque de temps, sessions éprouvantes, manque de soutien psychologique, mauvaises informations… Et pourtant, l’allaitement a tout bon ! Retour sur la question avec le Dr Alleesaib, pédiatre, et Christel Legrand, sage-femme, toutes deux travaillant à la Clinique Bon Pasteur.
Pour le Dr Alleesaib, il n’y a pas photo : si le lait maternisé permet de couvrir les besoins du nouveau-né, rien ne vaut l’allaitement. « Le lait maternel est un lait vivant, riche en immunoglobulines et en lactoferrine, qui aide à développer de façon optimale le système immunitaire, respiratoire, cérébral et digestif de l’enfant », explique-t-elle. Le plus : le lait maternel s’adapte sans arrêt aux besoins de l’enfant, à n’importe quel stade de sa croissance.
Au-delà de l’aspect nutritif, il y a aussi l’aspect émotionnel. « Bien plus qu’une source d’alimentation, l’allaitement favorise aussi l’attachement et crée un lien à vie », dit Christel. Apportant réconfort et sécurité, ce contact agit, en contrepartie, aussi sur la santé du bébé. « Le peau-à-peau est connu pour ses effets sur le système immunitaire. Il est d’ailleurs vivement encouragé lorsque le bébé est prématuré car il favorise la maturation de son système nerveux et digestif », ajoute le Dr.
Comment se passe la mise en place de l’allaitement ? « Les deux premiers jours, la mère aura du colostrum, une sorte de liquide épais, concentré et jaune. Il s’agit du premier vaccin du bébé car il est plein d’agents anti-infectieux », explique Christel. Vient ensuite, lors de la montée de lait du troisième jour, le lait de transition, puis le lait mature. Ce dernier est plus riche en lactose et permet à l’enfant de tenir plus longtemps entre les tétées.
« Nous réalisons aujourd’hui qu’une mauvaise alimentation de départ a des effets désastreux sur la santé de l’adulte de demain, avec, par exemple, une prévalence de cas de diabète », souligne le Dr Alleesaib. Ce concept, repris par l’association Groupe Enfants & Mères, vient mettre l’accent sur l’importance des 1000 premiers jours de l’enfant, du moment de sa création à ses 2 ans, et met en évidence les bénéfices sur le long terme d’une alimentation saine tout au long de ce laps de temps.
En ce sens, l’allaitement, qui est le nec-plus-ultra en matière de nutrition, donne le meilleur départ possible pour le nourrisson. « Les enfants allaités présentent moins de problèmes respiratoires et de problèmes digestifs », dit le Dr. L’allaitement abaisserait aussi le risque d’autisme et d’obésité, et permettrait un développement optimal de la mâchoire – et donc moins de chances d’avoir recours à un orthodontiste plus tard !
Et si vous pensiez que l’allaitement n’était bénéfique que pour le nourrisson, loin s’en faut ! En plus de permettre à la mère de perdre du poids, il permet aussi de retarder les règles et de diminuer les risques de saignements. « En plus de cela, l’allaitement diminuerait aussi les risques de développer un cancer du sein ou des ovaires », poursuit Dr Alleesaib. Ne nécessitant pas de biberons ou autres accessoires, l’allaitement, source gratuite de nourriture, est aussi le choix économique par excellence !
Évidemment, les choses ne sont pas toujours simples car l’allaitement peut se révéler plus compliqué pour certaines mamans. « Il y a parfois des raisons médicales derrière une impossibilité d’allaiter », explique Christel. En effet, si la mère souffre du sida, de l’hépatite B, qu’elle prend des anticancéreux ou pour certaines raisons psychiatriques, le médecin peut s’opposer à l’allaitement.
D’autres fois, des mamelons plats ou ombiliqués peuvent aussi entraver la bonne mise en place de l’allaitement car le nourrisson aura des difficultés à prendre le sein ou à poursuivre la tétée. « Il existe, dans ce cas, une solution : la mère peut soit opter pour des bouts de sein en silicone ou même pour le tire-lait », dit Christel.
Il y a aussi toute une dimension psychologique à prendre en compte. « Souvent, les mères ne reçoivent pas de soutien de la part de leur entourage qui véhicule plus de préjugés que d’encouragements. Elles stressent et se découragent vite », déplore le Dr. Pour cette dernière, le plus important reste avant tout l’équilibre de la mère. « S’il est nécessaire que celle-ci se sente soutenue dans son choix, il faut aussi qu’elle fasse ce qui lui convient le mieux », dit-elle.
Et pour celles qui décident de se lancer, attention à votre nutrition ! Si les fast-foods et autres aliments ultra-transformés sont à éviter autant que possible, c’est à une véritable cure de santé que la nouvelle maman doit s’adonner. Céréales, légumineuses, poisson, dates, graines de chia et de lin ou encore fenouil… Voilà des aliments qui promettent un lait abondant et nutritif. « Pour les premiers mois, on évite le masala et le café, connus pour augmenter les coliques du nourrisson, et, tout au long de l’allaitement, les aliments crus », conclut le Dr.
Si vous avez des questions concernant l’allaitement, n’hésitez pas à contacter notre équipe de sages-femmes au 401 95 00. Toujours à l’écoute, elles sauront vous guider et répondre à toutes vos demandes.
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